mardi 24 juin 2008

En parallèle ...

. Etats généraux du multilinguisme prochainement à la Sorbonne
Ils s’ouvriront le 26 septembre 2008, au Grand amphithéâtre de la Sorbonne, à Paris. Les Etats généraux du multilinguisme se dérouleront à l’occasion de la Journée européenne des langues et sont organisés par les ministères français et européens des Affaires étrangères, les ministères français de l’Education nationale, de l’Enseignement supérieur et de la culture et de la communication.
Nous avons retenu cet événement en raison du panorama linguistique extrêmement prolifique de l'Europe et aussi parce qu'il est en rapport avec la Méditerranée (Italie, Espagne, Portugal, Grèce, y compris les zones francophones du Sud-méditerranéen).

Thèmes abordés :
- Multilinguisme, intercompréhension, traduction et circulation des oeuvres culturelles
- Multilinguisme, compétitivité économique et cohésion sociale
- Créativité et innovation dans l’enseignement des langues.
Un forum de discussion a été lancé dans ce cadre : http://contribution-multilinguisme.culture.gouv.fr/index.php?sid=b187564b577636a95041500b906d2729

Dans cette perspective des Etats généraux du multilinguisme, en 2007, trois réunions d'un groupe de personnalités reconnues du monde culturel, constitué à l’initiative de la Commission européenne, avaient été organisées à Bruxelles.

Un rapport intitulé « Comment la multiplicté des langues pourrait consolider l’Europe » a été rédigé, lequel synthétise les réflexions du groupe. Le « Groupe des intellectuels pour le dialogue interculturel » s’est posé, pour lancer les débats, plusieurs questions de départ comme :
- Comment faire vivre ensemble de manière harmonieuse tant de populations différentes ?
- Comment leur donner le sens d’un destin commun, et d’une appartenance commune ?
- Faut-il chercher à définir une identité européenne ?
- Celle-ci pourra-t-elle s’accommoder de toutes nos différences ?
- Pourra-t-elle intégrer les composantes d’origine non-européenne ?
- Le respect des différences culturelles est-il compatible avec le respect des valeurs fondamentales ?

Face à la multiplicité des langues qui impose des contraintes dans le fonctionnement des institutions européennes, et des coûts en termes d’argent et de temps, le groupe a débattu sur l’existence d’une langue prépondérante dans les travaux des institutions – l’anglais en l’occurrence – et « où deux ou trois autres langues parviendraient à maintenir, pour quelque temps encore, une présence déclinante, tandis que la grande majorité de nos langues n’auraient plus qu’un statut symbolique et ne seraient quasiment jamais utilisées dans les réunions communes. ».

Cependant, pour le groupe de réflexion, cette évolution du terrain linguistique et culturel ne « semble pas souhaitable. Parce qu’elle serait préjudiciable aux intérêts économiques et stratégiques du continent comme de tous ses citoyens, quelle que soit leur langue maternelle ». Les peuples composant la communauté européenne, « ceux qui font leur entrée en Europe – et l’on pourrait englober dans cette formulation des personnes aussi diverses que les immigrés », ont à être encouragés à « apprivoiser le patrimoine commun et le désir d’y apporter leur propre contribution ». Jusqu’ici, on peut suivre le cheminement de la réflexion mais, là, où le débat risque de prendre un tournant épineux lors des Etats généraux, c’est dans les choix proposés par le groupe de Bruxelles. Il s’agirait de dépasser « la rivalité entre l’anglais et les autres langues », sans pour autant l’affaiblir, mais aussi d’avoir à faire la distinction entre « une langue de communication internationale et une langue personnelle adoptive ».

Les peuples de l’Union européenne auront à prendre, de ce fait, deux décisions distinctes : l’une « dictée par les besoins de la communication la plus large, l’autre guidée par tout un faisceau de motivations personnelles liées au parcours individuel ou familial, aux liens affectifs, à l’intérêt professionnel, aux préférences culturelles, à la curiosité intellectuelle, etc. ». Et l’on est face à un « choix illimité » pour ce qui est de la langue personnelle adoptive.
De surcroît, le groupe de travail apporte une observation qui n’est pas sans interrogation, dans la pratique et dans la politique culturelle : le souhait que « toute personne soit encouragée à choisir librement sa langue personnelle adoptive » ; c’est-à-dire que ce n’est pas seulement le sommet qui déterminera les langues étrangères qu’une personne pourra apprendre, c’est aussi au niveau de la base, pour ne pas désigner directement l’école.

Sans donner notre point de vue (INN étant un magazine de synthèse et de commentaires et pas d’opinion), l’on est en droit de se demander ce que pareille tour de Babel institutionnalisée va déclencher ? Car le groupe de Bruxelles apporte un angle d’observation plus que problématique, à savoir que « Chaque personne peut prendre la décision de choisir sa langue personnelle adoptive ; chaque pays, chaque ville, chaque commune, chaque entreprise, chaque institution pédagogique, peut prendre des initiatives allant dans ce sens. »

Il faudra donc attendre les conclusions des Etats généraux et, en parallèle, les positions définitives de l'Union européenne, pour y voir plus clair...

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Perspectives méditerranéennes et Droit de l’immigration en Europe

Le Colloque « Le droit de l’immigration en Europe et ses perspectives méditerranéennes » se tiendra, ce 26 juin, à la Maison de l’Avocat de Marseille.
A l’ordre du jour, nous avons retenu pour ce qui nous intéresse :
1- Présentation du Pacte européen pour l’immigration : « Immigration et zone Euromed – Situation et défis actuels »
2- « Le projet d’Union pour la Méditerranée : quelle place pour l’immigration ? » : les attentes de la France et de l’Allemagne et les approches juridiques et pratiques.
Adresse : Maison de l’Avocat - 51, rue Grignan - 13006 Marseille.