dimanche 29 juin 2008

Développement nucléaire : vers une coopération avec la Syrie ?

Le quotidien libanais « An-Nahar » a publié, tout récemment, un article commentant la venue d’inspecteurs de l’Agence internationale de l’énergie nucléaire pour une visite de quatre jours au cours desquels, ils se sont rendus dans le désert syrien, sur le site de la centrale nucléaire « Al-Koubar » qui devait être détruite en septembre 2007.

Il faut rappeler qu'International Newsnet n'a pas pour objet de commenter les sujets qu’il présente, mais il s’intéresse à deux points essentiels : 1°) le fait que la Syrie est un membre potentiel de la future Union pour la Méditerranée si cela devait se faire et 2°) le nucléaire est, en matière de développement, un volet important dans les rapports économiques de la zone euro-sudméditerranéenne. Nous l’avons vu par exemple avec les accords signés entre la France et l’Algérie, notamment sur le « nucléaire civil » (voir notre article à ce sujet).

Le quotidien libanais rapporte que « Le numéro deux de l’Agence, Olli Heinonen, a parlé d’« un bon début » en matière de coopération avec la Syrie ». Enfin, à son retour à Vienne, Olli Heinonen s'est dit « satisfait de la coopération de Damas, et que l’Agence « a réalisé à une grande échelle nos espoirs ». Mais, a-t-il ajouté, il est « prématuré de connaître la nature de cette position » en parlant du développement du programme nucléaire de la Syrie.
S. Chams

(Source : http://www.annahar.com/content.php?priority=8&table=arab&type=arab&day=Thu)

vendredi 27 juin 2008

La micro-finance en Méditerranée

En mai dernier, une conférence, à Tunis, a permis d’aborder la question de la micro-finance en Méditerranée et d’en mesurer l’impact économique et social à la fois sur les institutions qui régissent ce secteur et dans le bassin méditerranéen.
Une étude a été présentée et a déterminé que la micro-finance dans la région représentait, à elle seule, un marché de 40 millions de bénéficiaires dont 9 millions reçoivent, aujourd’hui, un soutien des décisionnaires. Concernant les ménages, l’étude fait ressortir que le secteur ne connaît pas une pleine exploitation et que le micro-crédit en demeure, pour l’instant, le produit essentiel. Que, par exemple, la micro-épargne, les produits d’assurance et les transferts de fonds ne sont pas encore accessibles à la clientèle. Il semblerait que les questions juridiques et réglementaires ne soient pas étrangères au blocage du développement de ces produits.

La Facilité euro-méditerranéenne d’investissement et de partenariat (FEMIP) est, aujourd’hui, un partenaire important pour ces opérations (23 millions d’euros depuis 2003) et sa priorité est que les institutions financières connaissent un développement, de sorte à se transformer en établissements bancaires pouvant intervenir, de façon autonome, sur les marchés financiers locaux.

Quelques indicatifs sur ces opérations :
. Prêt de 2 millions d’euros à Enda Interarabe, une association de micro-finance dont le siège est en Tunisie, et qui sont destinés à financer près de 500 000 micro-crédits. Enda Interarabe favorise l’accès au micro-crédit et en appuyant les projets de création de micro-entreprise (particulièrement en faveur des femmes et pour lutter contre l’exclusion) par des services financiers et d’accompagnement (site : http://www.endarabe.org.tn).

. Deux lignes de crédit de 10 millions d’euros respectivement à quatre organismes marocains de la micro-finance :
- Al-Amana, association de micro-crédit et de prêt au logement (site www.alamana.org/) ;
- AMSSF/MC, association marocaine Solidarité sans Frontières/Micro-Crédit dont les missions se résument principalement à la création d’emplois par la micro-entreprise urbaine, périurbaine et rurale, et aussi à aider l’intégration des femmes dans le développement – Site www.amssfmc.ma/) ;
- Fondep (Fondation pour le Développement local et le Partenariat), une institution aussi de la micro-finance – Site
www.fondep.com/) ;
- et Fondation Zakoura (Site
www.zakourafondation.org), association de micro-crédit dont les objectifs sont de lutter contre l’analphabétisme et d’aider les porteurs de projets.

. Interventions de la FEMIP à l’étude pour l’Algérie, l’Egypte, la Jordanie et la Syrie. Pour l’Algérie, il y a peu d’associations autonomes – comme « Touiza », une ONG indépendante - mais un organisme national s’occupe des objectifs du micro-crédit, pour ne pas dire le contrôle et le dispatching des fonds : introduit par le Gouvernement algérien dans les années 1990, le micro-crédit concrétisé par des services d’accompagnement (auto-emploi, travail à domicile, activités artisanales …) était ainsi la prérogative de l’Agence de développement social (ADS). Cette agence ne perdurera pas et son portefeuille sera transféré vers l’Agence nationale de gestion du micro-crédit (ANGEM).
En Egypte, la situation est analogue car les principaux organismes chargés du micro-crédit sont : la National Bank of Development (en association avec USAID), la Social Fund for Development, le ministère des Finances et la Bank for Development and Agricultural Credit.
En Jordanie, quatre institutions officielles, des ONG et des agences gouvernementales se répartissent le secteur de la micro-finance Une association de micro-finance établit la coordination entre les différentes institutions de la micro-finance. La répartition des crédits est assez homogène et couvre aussi bien les zones rurales que les zones urbaines.
Dans le cas de la Syrie, cinq organisations non-gouvernementales agissent dans le micro-crédit dont FIRDOS qui consent des crédits sans intérêts, des associations et institutions gouvernementales comme l’Union des femmes, le ministère de l’Agriculture et la Banque publique.

Etat des lieux des autres pays sud-méditerranéens où existe le micro-crédit
- Chypre : l’association Women’s Cooperative Bank, des banques coopératives, des banques commerciales et le gouvernement accompagnent en ouvrant des micro-crédits aux femmes pour leurs projets de création d’entreprise.
- Liban : peu d’intervention de l’Etat dans les zones défavorisées -qui a mis en place un institut de garantie des crédits- mais interventions des ONG de la micro-finance et financements par le biais de l’Union européenne, de USAID et d’ONG européennes.
- Malte : premiers pas dans le micro-crédit. Le pays comprend deux agences principales dont l’une offre des garanties et l’autre de gérer les crédits. La Coopérative pour l’agriculture et la pêche intervient également.
- Palestine (Gaza) : cinq organisations non gouvernementales et quatre banques commerciales, reliés par un réseau.
- Turquie : l’institution Maya, créée en 2002, intervient dans la participation des femmes dans la vie économique. Financée essentiellement pas Catholic Relief Services, elle octroie des crédits par groupe de cinq femmes (coopératives de femmes) mais dont le fond de départ est assez faible (30 à 300 dollars US). Ensuite, il y a la Turkish Development Foundation qui a lancé un programme dans les zones rurales et qui est financée par l’Union européenne.

Enfin, pour avoir plus d’informations, sachez qu’un répertoire des institutions arabes de micro-crédits a été établi par le Centre des Femmes Arabes pour la Formation et la Recherche (CAWTAR) (site : http://www.cawtar.org/) dont on peut donner ici quelques indications supplémentaires et qu’il s’agira de recouper avec ce qui vient d’être dit plus haut :
- Algérie : 14 institutions de micro-financement
- Maroc : 42 « « « «
- Tunisie : 66 « « « «
Il faut savoir aussi qu’un réseau national d’institutions de micro-finance dans le monde arabe existe : il s’agit de SANABEL qui a, d’ailleurs, organisé, à Tunis, la Conférence annuelle des pays fondateurs du réseau et citée en début d'article.
F. Allami

mercredi 25 juin 2008

Union pour la Méditerranée

Point presse du Quai d’Orsay

Au retour du Premier ministre français de son voyage en Algérie, un point presse a été organisé, ce mercredi 25 juin, au Quai d’Orsay (France). Nous transmettons, pour ce qui nous intéresse, les questions posées et rapportées par African Press Organization sur le Sommet de l’Union pour la Méditerranée à Paris et, bien entendu, les réponses de la porte-parole du Quai d’Orsay.

Question : A la suite de la visite de M. François Fillon en Algérie, Alger émet toujours des réserves et ne confirme pas sa participation au sommet du 13 juillet. Peut-on savoir quand la France sera fixée sur le nombre de ses participants et quel sera leur niveau ?
Quai d’Orsay : D’abord, on ne peut pas dire que l’Algérie émet des réserves. Le soutien algérien au projet d’Union pour la Méditerranée est clair et entier. Il n’y a pas de doute là-dessus.Ensuite, il y a la question de la participation. Il n’y a pas aujourd’hui de réponse ferme sur le niveau de la participation algérienne. Nous attendons. Quant à savoir quand nous aurons très exactement la liste complète de ceux qui viennent, c’est une question à laquelle je ne peux pas répondre puisque cela dépend des réponses qui vont être apportées. J’espère que dans la semaine qui précèdera on sera à peu près fixé sur la liste des participants au Sommet.

Question : L’Algérie participe au sommet mais on ne connaît pas le niveau, c’est bien cela ?
Quai d’Orsay : Oui.

Question : La réunion préparatoire du 4 juillet aura lieu à quel niveau ?
Quai d’Orsay : Au niveau des hauts fonctionnaires.

Question : Et la réunion ministérielle ?
Quai d’Orsay : La réunion ministérielle devrait précéder le sommet. Peut-être le matin même. On vous le précisera quand ce sera finalisé.

(Source : http://appablog.wordpress.com/a-propos/)

mardi 24 juin 2008

En parallèle ...

. Etats généraux du multilinguisme prochainement à la Sorbonne
Ils s’ouvriront le 26 septembre 2008, au Grand amphithéâtre de la Sorbonne, à Paris. Les Etats généraux du multilinguisme se dérouleront à l’occasion de la Journée européenne des langues et sont organisés par les ministères français et européens des Affaires étrangères, les ministères français de l’Education nationale, de l’Enseignement supérieur et de la culture et de la communication.
Nous avons retenu cet événement en raison du panorama linguistique extrêmement prolifique de l'Europe et aussi parce qu'il est en rapport avec la Méditerranée (Italie, Espagne, Portugal, Grèce, y compris les zones francophones du Sud-méditerranéen).

Thèmes abordés :
- Multilinguisme, intercompréhension, traduction et circulation des oeuvres culturelles
- Multilinguisme, compétitivité économique et cohésion sociale
- Créativité et innovation dans l’enseignement des langues.
Un forum de discussion a été lancé dans ce cadre : http://contribution-multilinguisme.culture.gouv.fr/index.php?sid=b187564b577636a95041500b906d2729

Dans cette perspective des Etats généraux du multilinguisme, en 2007, trois réunions d'un groupe de personnalités reconnues du monde culturel, constitué à l’initiative de la Commission européenne, avaient été organisées à Bruxelles.

Un rapport intitulé « Comment la multiplicté des langues pourrait consolider l’Europe » a été rédigé, lequel synthétise les réflexions du groupe. Le « Groupe des intellectuels pour le dialogue interculturel » s’est posé, pour lancer les débats, plusieurs questions de départ comme :
- Comment faire vivre ensemble de manière harmonieuse tant de populations différentes ?
- Comment leur donner le sens d’un destin commun, et d’une appartenance commune ?
- Faut-il chercher à définir une identité européenne ?
- Celle-ci pourra-t-elle s’accommoder de toutes nos différences ?
- Pourra-t-elle intégrer les composantes d’origine non-européenne ?
- Le respect des différences culturelles est-il compatible avec le respect des valeurs fondamentales ?

Face à la multiplicité des langues qui impose des contraintes dans le fonctionnement des institutions européennes, et des coûts en termes d’argent et de temps, le groupe a débattu sur l’existence d’une langue prépondérante dans les travaux des institutions – l’anglais en l’occurrence – et « où deux ou trois autres langues parviendraient à maintenir, pour quelque temps encore, une présence déclinante, tandis que la grande majorité de nos langues n’auraient plus qu’un statut symbolique et ne seraient quasiment jamais utilisées dans les réunions communes. ».

Cependant, pour le groupe de réflexion, cette évolution du terrain linguistique et culturel ne « semble pas souhaitable. Parce qu’elle serait préjudiciable aux intérêts économiques et stratégiques du continent comme de tous ses citoyens, quelle que soit leur langue maternelle ». Les peuples composant la communauté européenne, « ceux qui font leur entrée en Europe – et l’on pourrait englober dans cette formulation des personnes aussi diverses que les immigrés », ont à être encouragés à « apprivoiser le patrimoine commun et le désir d’y apporter leur propre contribution ». Jusqu’ici, on peut suivre le cheminement de la réflexion mais, là, où le débat risque de prendre un tournant épineux lors des Etats généraux, c’est dans les choix proposés par le groupe de Bruxelles. Il s’agirait de dépasser « la rivalité entre l’anglais et les autres langues », sans pour autant l’affaiblir, mais aussi d’avoir à faire la distinction entre « une langue de communication internationale et une langue personnelle adoptive ».

Les peuples de l’Union européenne auront à prendre, de ce fait, deux décisions distinctes : l’une « dictée par les besoins de la communication la plus large, l’autre guidée par tout un faisceau de motivations personnelles liées au parcours individuel ou familial, aux liens affectifs, à l’intérêt professionnel, aux préférences culturelles, à la curiosité intellectuelle, etc. ». Et l’on est face à un « choix illimité » pour ce qui est de la langue personnelle adoptive.
De surcroît, le groupe de travail apporte une observation qui n’est pas sans interrogation, dans la pratique et dans la politique culturelle : le souhait que « toute personne soit encouragée à choisir librement sa langue personnelle adoptive » ; c’est-à-dire que ce n’est pas seulement le sommet qui déterminera les langues étrangères qu’une personne pourra apprendre, c’est aussi au niveau de la base, pour ne pas désigner directement l’école.

Sans donner notre point de vue (INN étant un magazine de synthèse et de commentaires et pas d’opinion), l’on est en droit de se demander ce que pareille tour de Babel institutionnalisée va déclencher ? Car le groupe de Bruxelles apporte un angle d’observation plus que problématique, à savoir que « Chaque personne peut prendre la décision de choisir sa langue personnelle adoptive ; chaque pays, chaque ville, chaque commune, chaque entreprise, chaque institution pédagogique, peut prendre des initiatives allant dans ce sens. »

Il faudra donc attendre les conclusions des Etats généraux et, en parallèle, les positions définitives de l'Union européenne, pour y voir plus clair...

.
Perspectives méditerranéennes et Droit de l’immigration en Europe

Le Colloque « Le droit de l’immigration en Europe et ses perspectives méditerranéennes » se tiendra, ce 26 juin, à la Maison de l’Avocat de Marseille.
A l’ordre du jour, nous avons retenu pour ce qui nous intéresse :
1- Présentation du Pacte européen pour l’immigration : « Immigration et zone Euromed – Situation et défis actuels »
2- « Le projet d’Union pour la Méditerranée : quelle place pour l’immigration ? » : les attentes de la France et de l’Allemagne et les approches juridiques et pratiques.
Adresse : Maison de l’Avocat - 51, rue Grignan - 13006 Marseille.

samedi 21 juin 2008

Union pour la Méditerranée : l'Algérie sera peut-être présente à Paris

Le Premier ministre français est en visite en Algérie pour deux jours, visite qui d'ailleurs a abouti à plusieurs accords franco-algériens (nucléaire civil et militaire) dont une convention sur la banque et les assurances qui devra améliorer les relations économiques entre les deux pays.

Un autre sujet sera aussi l'objet de discussion : le projet de l’Union pour la Méditerranée. Alors que tous se posaient en conjectures quant à la présence de l’Algérie au sommet du 13 juillet prochain à Paris, le Premier ministre algérien vient de déclarer que « L’Algérie est favorable au rapprochement des deux rives de la Méditerranée » en se référant au projet présenté par le Chef d'Etat français et de déclarer au quotidien français, Le Monde, que la venue du président algérien n’était pas « exclue ».

La culture à l'heure euro-méditerranéenne : trois festivals vous attendent


30e Festival international du Cinéma méditerranéen

Le 30e Festival international du Cinéma méditerranéen aura lieu à Montpellier, du 24 octobre au 2 novembre 2008.
Le Festival invite les cinéastes (y compris ceux du Portugal, de l'Arménie et de la Mer Noire) à inscrire leurs courts métrages, documentaires et films expérimentaux ainsi que leurs projets à la Bourse d’aide au développement. La date limite est fixée au 15 juillet 2008, à l’exception des longs métrages fiction dont l’inscription s’arrête au 31 août 2008 :
s’inscrire ici

30e Festival international du Cinéma Méditerranéen de Montpellier
78, av. du Pirée - 34000 Montpellier - France
- Tél. +33 (0) 499 13 73 73
- Fax +33 (0) 499 13 73 74
- Site :
http://www.cinemed.tm.fr/index.html
- Contact : info@cinemed.tm.fr


Le 8e Festival International du Film de Marrakech

La Fondation du Festival International du Film de Marrakech (FIFM) ouvre les portes de sa 8e édition du 14 au 22 novembre 2008. Sont invités cinéastes, cinéphiles et monde de la presse.
Pour les demandes d’accréditation à partir du 1er juillet 2008 : www.festivalmarrakech.info

Pour les informations à destination des professionnels, contacter :
Fondation du FIFM
BP 14 212
Riad Larrouss - Marrakech
- Tél. : +212 (0) 24 43 24 93/94
- Fax: +212 (0) 24 43 25 11


Sixième festival de musique de Tanger

''Les nuits de la Méditerranée'' : le festival aura lieu du 4 au 6 juillet 2008, à Tanger. Six nuits thématiques pendant lesquelles la musique de tradition et de la pop music méditerranéenne sonneront aux joyeuses heures de l’Espagne, de la France, du Maroc et de pays plus lointains comme l’Inde et l’Afrique du Sud…
Le festival est organisé par l’association « Tanger région, action culturelle » (ATRAC) et l’Institut français du Nord (Maroc).

Contact :
Association ATRAC (association Tanger région, action culturelle)
M. Mohammed Larbi R'Miki (Président)
- Tél. : +212 39941054
- Fax: +212 39940937
- Mobile: +212 64163615E

jeudi 19 juin 2008

Un pôle de compétitivité : Mer PACA

Les pôles de compétitivité ont pour objectifs de rapprocher des décideurs de l'industrie (agroalimentaire, énergies renouvelables dans le bâtiment et l’industrie, filières nucléaires), de la recherche (pathologies émergentes et maladies orphelines) et de la formation pour favoriser l'innovation et la création d'emplois.
Nous avons noté pour vous le pôle Mer PACA (Provence-Alpes-Côte d’Azur, France) qui a pour mission de conduire des missions de susciter une véritable économie maritime internationale et de valorisation de projets de développement. Effectivement, pour ce qui nous intéresse ici, depuis 2006, le pôle a décidé de se rapprocher du Bassin méditerranéen, notamment sur le Maghreb dont les pays sont de plus en plus préoccupés par la sécurité maritime et l’environnement maritime. C’est pourquoi Mer PACA s’est attelé au lancement de missions de prospection en Algérie, Espagne, Grèce, Israël, Italie, Maroc et Tunisie. Le pôle envisage d’élargir ces missions avec l’Egypte et la Turquie.

Note d'INN : un audit vient de rendre public son rapport dont les conclusions pourraient remettre en question 13 des 71 pôles de compétitivité français. Toutefois, il faudra attendre septembre pour connaître l'évaluation de la crédibilité de ces pôles et, selon les résultats, ils seront soit réajustés, soit regroupés, ou démantelés.

samedi 14 juin 2008

Ce qu’il faut savoir

. Egypte : « Euromoney » est une organisation internationale qui offre un cadre de rencontres aux décideurs et hommes d’affaires dont les conférences sont accueillies au Caire (Egypte) depuis la création d’Euromoney en 1969.
Cette institution a pour objectif principal le financement international, mais aussi elle offre des bases de données aux traders des marchés financiers, des colloques à destination des spécialistes du financement immobilier égyptien. Euromoney assure, également, des conférences – dont la dernière, consacrée au problème de l'investissement sur le marché égyptien de l'immobilier, s’est tenue le 28 mai 2008 dans la capitale égyptienne.

. Egypte-France : le Club d'Affaires franco-égyptien, créé en 1992 par un groupe d’hommes d’affaires français et égyptiens, est l’une des principales organisations économiques des relations franco-égyptiennes, dont le siège est en Egypte. Sa vocation est de contribuer à la promotion et au développement des échanges entre les deux pays. Il regroupe principalement des entreprises égyptiennes de l’industrie, du commerce et des services ainsi que des entreprises françaises installées en Egypte. Relayé, en France, par 183 Chambres de commerce et d’industrie et faisant partie du réseau des 86 chambres de commerce mondiales, il apporte son appui aux besoins des entreprises égyptiennes, en particulier aux PME, par la recherche de partenariats, d’analyses sectorielles et de conseils.
Il se compose d’un Comité Union Européenne et de dix commissions qui se réunissent régulièrement pour aborder des questions d’actualité autour de : agronomie et l’industrie agro-alimentaire ; commerce et de l’accès aux marchés Import / Export ; finance, investissement et privatisation ; haute technologie et télécommunications ; industrie ; fiscalité et douanes ; tourisme ; environnement.
Sur le plan de la communication et des études, le Club d’affaires franco-égyptien a lancé un magazine bilingue « L’Antenne », offre son soutien aux étudiants, notamment ceux des filières francophones, dans leur recherche de stages et organise, chaque année, un forum de l’emploi filières « Entreprises ».

. Maroc : le Groupe immobilier et résidences de loisirs « Pierre et Vacances » investira environ 270 millions d’euros dans un projet de développement qui sera finalisé en 2013. Ce programme prévoit la création d’un site « Oasis Eco-Resort » à Marrakech et Agadir, plusieurs implantations de résidences urbaines à Casablanca, Tanger et Rabat. Le financement des résidences touristiques et urbaines sera fait par une société d’investissement qui regroupe Pierre et Vacances à raison de 15% du capital, des investisseurs institutionnels avec 85% et des crédits bancaires. Quant aux résidences secondaires et pour les retraités, elles seront développées et commercialisées par une société de promotion immobilière dont le capital est partagé à raison de 50% entre Pierre et Vacances et une société d’investissement.

. Maroc-France : lors de son voyage, en avril dernier, au Maroc, le Premier ministre français a fait un point presse au cours duquel il a annoncé que 17 accords en majorité économiques seront signés entre les deux pays. La France a décidé d’accorder un don de 75 millions d’euros à l’assistance technique du projet de TGV et , l’Agence française de développement va accorder un prêt de 50 millions d’euros au réseau à très haute tension de l’Office national d’électricité et elle financera pour plus de 22 millions d’euros des centres de formation, notamment dans le domaine de l’aéronautique, de la construction automobile ou du textile.
(source :; http://www.premier-ministre.gouv.fr)


. Liban : le Groupe Capital Trust a été fondé en 1985 et a son siège social à Londres, avec une direction régionale « MENA » à Beyrouth. Il est actionnaire fondateur de Lebanon Invest, de « Arab Palestinian Investment CompanyLe Groupe a lancé un nouveau fonds d’investissement à destination de la région « Moyen-Orient et Afrique du Nord » : EuroMena qui concerne l’Algérie, l’Egypte, la Jordanie, le Liban, le Maroc, la Palestine, la Syrie et la Tunisie. Aujourd’hui, Capital Trust en est à sa troisième génération de fonds d’une valeur de 200 à 250 millions de dollars. EuroMena II, qui sera lancé ce mois de juin 2008, est dédié à assister les sociétés de son portefeuille à devenir des groupes régionaux leaders sur leurs marchés et dans leurs secteurs respectifs, à mettre en place des stratégies d’expansion régionales à améliorer les performances opérationnelles et financières, mais, bien entendu, avec une mise au point des programmes « de loyauté et d’intéressement en faveur de leurs principaux dirigeants. A ce propos, il est bon de rappeler quels sont les principaux holdings et compagnies d’EuroMena I :
- National Printing Company « Wataniya » : EuroMena a participé à l’augmentation du capital de Wataniya/Shorouq pour l’imprimerie et l’emballage (Egypte), dans le but d’acquérir une autre société, la Baddar.
- SODAMCO : EuroMena a acquis 30% du capital de ce holding qui possède plusieurs usines de production de matériaux chimiques de construction en Arabie Saoudite, aux Emirats Arabes Unis, en Jordanie, au Koweït et, bientôt, en Algérie.
- ITWorx (Egypte) : EuroMena a « parrainé » une acquisition majoritaire de 79%, via un partenariat avec Proparco, filiale de l’Agence française de développement, et Venture Capital Bank, une banque d’investissement implantée à Bahreïn. IT Worx est l’une des plus grandes entreprises de développement de logiciels du Monde arabe.
- Intercontinental Bank of Lebanon : en janvier 2008, EuroMena a participé, à hauteur de 20 millions de dollars, à l’augmentation de capital de la banque libanaise.
- Siniora Food Industries : en mars 2007, EuroMena prend part au capital avec une participation de 16,34%. La société est spécialisée dans la production, la distribution et la vente de charcuterie et de produits dérivés.
- Palestine Securities Exchange (Bourse des valeurs palestinienne) : juin 2007, EuroMena est devenu actionnaire de la société de Bourse Palestinienne.
- Arab Pharmaceuticals Manufacturing Company : décembre 2006, EuroMena s’est joint à un groupe d’investisseurs financiers afin d’acquérir une part majoritaire d’APMC.
(Sources : http://www.1stlebanon.net/ ; http://www.animaweb.org/ ; http://www.lesafriques.com/ ; http://www.invest.gov.ma ; http://www.lematin.ma)

. Sud-Sud : Accord d’Agadir de février 2006 pour l’ouverture d’une zone de libre-échange entre le Maroc, la Tunisie, l'Egypte et la Jordanie qui est une étape supplémentaire vers la mise en place de la zone euro-méditerranéenne de libre-échange prévue d'ici 2010. L’Union européenne s’était engagée alors dans un programme d’aide aux signataires d’accords d’association pour le développement du libre-échange entre eux et avec l’Union. Une dotation financière de 4 millions d’euros, décidée au titre de MEDA, devait encourager le commerce et l’intégration Sud-Sud dans la zone euro-méditerranéenne.
(Sources :
http://www.delmar.ec.europa.eu/ ; http://ec.europa.eu/)

mercredi 11 juin 2008

L'Union pour la Méditerranée en quelques dates ...

Voici, étape par étape, en faisant abstraction de tous les secteurs qui ne sont pas traités par International NewsNet, l'histoire chronologique du dossier de l'Union méditerranéenne. Les dates indiquées peuvent servir de repères pour le lecteur qui voudra se faire une idée globale de la question, sans pour autant entrer dans les détails. Nous rappelons bien que, lorsqu'un point supplémentaire est apporté, il n'intervient que dans le cadre des catégories d'information que nous abordons habituellement.

1972 : lancement de la politique méditerranéenne globale qui se distingue des accords antérieurs par une dimension politique régionale. La Communauté économique européenne négocie une série d'accords de commerce et de coopération bilatéraux avec les pays du pourtour méditerranéen à l'exception de la Libye. Un régime spécial d'accords est mis en place pour la Grèce, la Turquie, Malte et Chypre avec un projet d'union douanière ou une adhésion éventuelle.

16 février 1976 : signature de la Convention de Barcelone ou "Convention pour la protection de la mer Méditerranée contre la pollution" qui entrera en vigueur le 6 février 1978 et adoption d'un Plan d'action pour la Méditerranée sous l'égide du Programme des Nations unies pour l'environnement. Le plan implique l'Union européenne et 21 pays riverains de la mer.

Juin 1990 : la Commission européenne propose une politique méditerranéenne rénovée. Elle « réitère sa conviction que la proximité géographique et l'intensité des rapports de toute nature font de la stabilité et de la prospérité des pays tiers méditerranéens des éléments essentiels pour la Communauté elle-même ».

6 mars 1995 : signature de l'accord d'union douanière UE-Turquie. Il entre en vigueur le 31 décembre 1995.

17 juillet 1995 : signature de l'accord d'association UE-Tunisie, qui entre en vigueur le 1er mars 1998.

27-28 novembre 1995 : Conférence de Barcelone, signée dans le contexte des lendemains de la guerre du Golfe et de la relance du processus de paix au Proche-Orient avec les accords d'Oslo. Les ministres des Affaires étrangères des quinze pays de l'Union et de douze pays méditerranéens (Maghreb, Machrek ainsi que la Turquie, Malte et Chypre) se réunissent à Barcelone et lancent le partenariat euro-méditerranéen. Les lignes directrices sont l'établissement d'une approche globale, économique mais aussi politique, sociale, culturelle et humaine.

20 novembre 1995 : signature de l'accord d'association UE-Israël qui entre en vigueur en juin 2000.

26 février 1996 : signature de l'accord d'association UE-Maroc qui entre en vigueur le 1er mars 2000.

23 juillet 1996 : approbation par le Conseil européen de la réglementation MEDA, principal instrument financier de la coopération euro-méditerranéenne, relative aux mesures d’accompagnement financières et techniques, à la réforme des structures économiques et sociales dans le cadre du partenariat euro-méditerranéen.

24 février 1997 : signature de l'accord intérimaire d'association UE-Autorité palestinienne qui entre en vigueur le 1er juillet 1997. C’est un ccord d'association euro-méditerranéen intérimaire relatif aux échanges et à la coopération entre la Communauté européenne et l'Organisation de libération de la Palestine (OLP), agissant pour le compte de l'Autorité palestinienne de la Cisjordanie et de la bande de Gaza.

15-16 avril 1997 : 2e Conférence euro-méditerranéenne des ministres des Affaires étrangères à Malte. Elle établit un bilan des activités entreprises dans le cadre du processus de Barcelone et propose des orientations pour l'avenir. Outre le Conseil de l’Union européenne et la Commission européenne, sont représentés l’Algérie, l’Allemagne, l’Autorité palestinienne, l’Autriche, la Belgique, Chypre, le Danemark, l’Egypte, l’Espagne, la Finlande, la France, la Jordanie, la Grèce, l’Irlande, Israël, l’Italie, le Liban, le Luxembourg, Malte, le Maroc, le Portugal, le Royaume-Uni, la Syrie, la Tunisie et la Turquie.
Les parties en présence s’accorderont à souligner que le partenariat euro-méditerranéen connaît une progression importante depuis la Déclaration de Barcelone et du Programme de travail arrêté. Sur les trois grands volets du programme (partenariat politique et de sécurité ; partenariat économique et financier ; partenariat social, culturel et humain), l’on retient :
- le souhait de relancer les programmes de coopération décentralisée de l’Union européenne MED CAMPUS, MED MEDIA et MED URBS à la condition qu’un système de gestion adéquat soit déterminé ;
- ensuite, que la mise en œuvre du programme MEDA (Mesures d'accompagnement financières et techniques qui sont le cadre financier principal de la coopération de l’Union européenne avec les pays méditerranéens) qui doit reposer sur le respect des dispositions financières et réglementaires en vigueur mais, aussi, sur les engagements internationaux des pays bénéficiaires (ce qui est d’ailleurs l’un des principaux soucis de ce partenariat) ;
- l’engagement de fonds budgétaires communautaires (de l’ordre de 4 685 milliards d’euros pour la période 1995-1999, déjà mentionnés dans la Déclaration de Barcelone) et de prêts de la Banque européenne d’investissements (estimés à 4,8 milliards d’euros et cela, pour la même période) ;
- enfin, pour ce qui est du volet social, culturel et humain, la continuité du « dialogue » entre les cultures et les civilisations.

24 novembre 1997 : signature de l'accord d'association UE-Jordanie qui entre en vigueur le 1er mai 2002.

15-16 avril 1999 : 3e Conférence euro-méditerranéenne des ministres des Affaires étrangères, à Stuttgart constate le développement et le renforcement du partenariat, trois ans et demi après la conférence inaugurale de Barcelone et lui donne de nouvelles impulsions.
Réflexions et travaux sur une Charte euro-méditerranéenne pour la mise en place notamment de mesures de partenariat destinées à l’amélioration des relations de coopération régionale.
C’est aussi lors de cette conférence que les ministres des Affaires étrangères ont convenu que la Libye devienne membre à part entière du Processus de Barcelone dès que les sanctions arrêtées par le Conseil de sécurité des Nations Unies auront été levées et que la Libye aura accepté tous les acquis du Processus de Barcelone.

Juin 2000 : Conseil européen de Santa Maria da Feira, au cours duquel est adoptée la « Stratégie commune de l'Union européenne pour la Méditerranée » visant à promouvoir la paix, la stabilité et la prospérité dans la région. Cette stratégie, qui découle du partenariat, vise à la coopération entre l'Union européenne, les partenaires méditerranéens et la Libye dans de nombreux domaines tels que la sécurité, la démocratie, la justice et l'économie.

6 septembre 2000 : préparation de la 4e réunion des ministres euro-méditerranéens des Affaires étrangères à Marseille. La Commission européenne présente sa Communication « Un nouvel élan pour le processus de Barcelone » au Conseil et au Parlement européen. Elle note que si le « volume des échanges Sud-Sud reste encore très faible et le niveau des investissements dans certains pays reste en deçà des perspectives prévues » et que la mise en œuvre du programme MEDA a été « freinée par des problèmes de procédure », la « stratégie de base décidée à Barcelone et des principaux instruments disponibles sont toujours valables ». C’est le pourquoi la réflexion sur la redynamisation du Processus de Barcelone … D’autant que, parallèlement, les accords d’association n’ont pas été signés par tous les pays du Bassin méditerranéen (Note d’INN : du moins jusqu’à cette date 2000). Enfin, la Commission encourage ceux qui ne l’ont pas fait à adhérer à l’Organisation mondiale du commercer et à créer une zone de libre-échange entre eux (et là, le bât blesse, car la création de cette zone crée quelques tensions, surtout si l’on se souvient qu’il existe une Union du Maghreb arabe).

15 et 16 novembre 2000 : 4e conférence euro-méditerranéenne, à Marseille, des ministres des Affaires étrangères des quinze membres de l'Union européenne ainsi que de l'Algérie, de Chypre, de l'Égypte, d'Israël, de la Jordanie, de Malte, du Maroc, de la Tunisie, de l'Autorité palestinienne et de la Turquie - le Liban et la Syrie refusent d'y participer. Étaient également présents également et seulement en qualité d’invités, des représentants de la Libye, de la Ligue arabe, de la Mauritanie et de l'Union du Maghreb arabe. Trois volets de la coopération euro-méditerranéenne ont été à l’ordre du jour : partenariat économique et commercial (zone de libre-échange, horizon 2010), partenariat social, culturel et humain (programmes Euromed Héritage et Euromed Audiovisuel et lancement d'Euromed Sciences humaines), coopération financière (retour sur le programme MEDA). Par contre, les ministres ont choisi de reporter l’adoption de la Charte euro-méditerranéenne en raison de la situation qui prévalait dans le Bassin proche-oriental.

27 novembre 2000 : adoption par le Conseil européen de la réglementation MEDA II relative aux mesures d'accompagnement financières et techniques (MEDA) à la réforme des structures économiques et financières. En fait, il s’agit de modification d’articles de MEDA I. En son article 1er, l’alinéa 1 établit : « La Communauté met en œuvre, dans le respect des principes et des priorités du partenariat euro-méditerranéen, des mesures visant à soutenir les efforts qu’entreprennent les territoires et les pays méditerranéens visés à l’annexe […] pour réformer leurs structures économiques et sociales, améliorer les conditions de vie des catégories défavorisées et atténuer les conséquences qui peuvent résulter du développement économique sur les plans social et de l’environnement. »

29 mai 2001 : 1ère Conférence des ministres euro-méditerranéens du commerce, à Bruxelles. Réflexions sur la création de la zone de libre-échange.

25 juin 2001 : signature de l'accord d'association UE-Egypte qui entre en vigueur le 1er juin 2004.

13 février 2002 : Communication de la Commission au Conseil et au Parlement européen en vue de préparer la réunion des ministres euro-méditerranéens des affaires étrangères à Valence les 22 et 23 avril 2002. Depuis la Communication de la Commission européenne sur « Un nouvel élan pour le processus de Barcelone », Un inventaire est de nouveau fait sur la progression du partenariat euro-méditerranéen : développement des d'accords d'association avec quatre autres signataires qui sont l’Egypte, la Jordanie, le Maroc et la Tunisie ; renforcement de la coopération régionale avec l’adoption d’un plan de financement de 250 millions d’euros et recentrage du programme MEDA sur des objectifs stratégiques surtout à la suite de ses modifications en 2000 ; maintien du dialogue politique. La Commission envisage la création d'une nouvelle facilité financière ou d'une banque euro-méditerranéenne pour promouvoir le développement du secteur privé dans les pays partenaires méditerranéens.

16 mars 2002 : création de la FEMIP (Facilité euro-méditerranéenne d'investissement et de partenariat) qui a pour objectif le soutien au développement du secteur privé en Méditerranée.

22 avril 2002 : signature à Valence d'un accord d'association entre l'Union européenne et l'Algérie. Il entre en vigueur en septembre 2005.

22-23 avril 2002 : 5e Conférence euro-méditerranéenne, à Valence (Espagne). Le Liban et la Syrie refusent d'y participer en raison de la présence des représentants israéliens (rappelons qu’actuellement la Syrie a entamé des négociations avec Israël). Le Plan d'action adopté réaffirme la création d'une zone de libre-échange d'ici 2010 et propose une banque euro-méditerranéenne. Il recommande le renforcement de la dimension parlementaire du partenariat avec la création d'une assemblée parlementaire euro-méditerranéenne.

17 juin 2002 : signature de l'accord d'association UE-Liban. L'accord intérimaire entre en vigueur le 1er mars 2003.

Arrivés à cette période, on assiste à l’élargissement de l'Union Européenne et au lancement de la politique européenne de voisinage (PEV)

11 mars 2003 : lancement de la politique européenne de voisinage avec « L'Europe élargie - Voisinage : un nouveau cadre pour les relations avec nos voisins de l'Est et du Sud» qui propose un nouveau volet, celui de la politique de voisinage depuis Marrakech à Moscou, y compris pour les pays voisins de l'est et du sud de l'Union européenne, qui n'ont pas vocation à entrer dans l'Union européenne.

1er juillet 2003 : communication de la Commission européenne « Jeter les bases d'un nouvel instrument de voisinage » qui confirme la volonté de l'Union européenne de développer une nouvelle politique de voisinage avec ses voisins de l'Est et du Sud.

1er décembre 2003 : le forum parlementaire euro-méditerranéen, réuni à Naples, décide de sa transformation en une assemblée parlementaire. Cette décision sera approuvée par la 6e Conférence euro-méditerranéenne des ministres des Affaires étrangères.

2-3 décembre 2003 : 6e conférence euro-méditerranéenne des ministres des Affaires étrangères à Naples au cours de laquelle les ministres examinent les perspectives de développement économique et politique que l'Europe élargie offre aux pays méditerranéens et adoptent un plan de relance du processus. Le renforcement de l'instrument de coopération financière FEMIP est décidé et la transformation du forum parlementaire en Assemblée parlementaire euro-méditerranéenne approuvée.

25 février 2004 : signature de l'Accord d'Agadir, visant à créer une zone de libre-échange entre l'Egypte, la Jordanie, le Maroc et la Tunisie d'ici 2006. La Commission européenne, qui soutient cette initiative depuis la signature de la déclaration d'Agadir en mai 2001, apporte son appui avec un plan de 4 millions d'euros financé par le programme MEDA. Son entrée en vigueur, prévue en janvier 2005, est repoussée faute des ratifications nécessaires.

22-23 mars 2004 : séance inaugurale de l'Assemblée parlementaire euro-méditerranéenne (APEM) à Athènes. D'après le règlement adopté au cours de cette séance, la nouvelle Assemblée se réunira au moins une fois par an pour délibérer de l'évolution et des objectifs politiques du processus de Barcelone. Elle est composée de 240 membres dont 120 proviennent des pays méditerranéens partenaires et 120 européens (75 membres des parlements nationaux et 45 du Parlement européen).

12 mai 2004 : la Commission européenne met en place les futures étapes de la nouvelle politique européenne de voisinage. Elle précise les contours de la PEV, soit dix pays méditerranéens (Algérie, Autorité palestinienne, Egypte, Israël, Jordanie, Liban, Libye, Maroc, Syrie, Tunisie) et trois pays est-européens (Biélorussie, Moldavie, Ukraine) et recommande l’intégration des trois pays du Caucase du Sud (Arménie, Géorgie, Azerbaïdjan). Nous sommes très loin de l’Union pour la Méditerranée.

14 juin 2004 : le Conseil de l’Union européenne (affaires générales) approuve la mise en place de la nouvelle Politique de voisinage définie par la Commission dans ses communications de mars 2003 et mai 2004, sans reprendre l'adhésion complète aux quatre libertés (libre circulation des personnes, des biens, des services et des capitaux) préconisée par la Commission. Il rappelle que la Biélorussie et la Libye ont vocation à y participer lorsqu'ils auront normalisé leurs relations avec l'Union européenne. Il exclut, à la demande de cette dernière, la Russie du champ de la politique de voisinage, l'UE et la Russie ayant décidé de développer un partenariat stratégique spécifique dans le cadre des «quatre espaces communs» définis lors du sommet de Saint-Pétersbourg en mai 2003. Enfin, il décide d'inclure l'Arménie, l'Azerbaïdjan et la Géorgie dans la PEV. - Il propose, en outre, un partenariat stratégique avec la Méditerranée et le Moyen-Orient, qui est un cadre global s'adressant aux pays de la Méditerranée (y compris la Libye), aux pays du Conseil de coopération du Golfe, à l'Iran, au Yémen et à l'Irak, en réponse à l'initiative américaine concernant le « Grand Moyen-Orient ».

21 juillet 2004 : 4e réunion ministérielle euro-méditerranéenne sur le commerce, à Istanbul (Turquie). Adoption d'un protocole-cadre détaillant les principes qui devraient régir les futures négociations sur la libéralisation des services.

13-14 septembre 2004 : réunion, à Marseille, pour le lancement du programme de coopération MEDACT, dont l'objectif est de promouvoir la coopération entre les villes sous forme d'échanges d'expériences, de promotion des bonnes pratiques de développement local et de formation.

29 septembre 2004 : la Commission européenne propose la création d'un instrument européen de voisinage et de partenariat (ENPI), qui remplacerait MEDA à partir de 2007. Cette nouvelle structure qui devrait devenir opérationnelle dans le cadre des nouvelles perspectives financières 2007-2013, concerne les seize pays inclus dans la nouvelle politique européenne de voisinage plus la Russie.

6 octobre 2004 : adoption d'une charte euro-méditerranéenne des entreprises à Caserta (Italie) par la Commission européenne et les pays méditerranéens partenaires.

11 octobre 2004 : levée de l'embargo européen sur les armes et des sanctions économiques imposées à la Libye, ouvrant la voie à l'entrée de la Libye dans le partenariat.

19 octobre 2004 : fin des négociations sur l'accord d'association UE-Syrie lancées en 1998.

9 décembre 2004 : la Commission européenne présente les sept premiers plans d'action adoptés dans le cadre de la politique européenne de voisinage, dont cinq avec des pays méditerranéens : Israël, Jordanie, Maroc, Autorité palestinienne et Tunisie. Les principaux éléments sont une coopération renforcée dans le domaine politique et de sécurité, une mise à niveau législative liée au marché intérieur et le développement de réseaux d'infrastructures dans l'énergie, les transports et les télécommunications. Le Conseil de l'Union européenne donne son feu vert le 21 février 2005.

1er janvier 2005 : levée des quotas d'importation sur l'industrie textile dans le monde avec le démantèlement de l'Accord sur les textiles et les vêtements. Cela entraîne la suppression des quotas établis par l'Union européenne pour l'importation de produits textiles en provenance du sud de la Méditerranée (notamment la Tunisie), secteur qui constitue l'une des principales branches industrielles des pays de la région méditerranéenne.

12-15 mars 2005 : première réunion formelle de l'Assemblée parlementaire euro-méditerranéenne (APEM) au Caire.

20 avril 2005 : inauguration de la Fondation euro-méditerranéenne Anna Lindh pour le dialogue entre les cultures à Alexandrie (Egypte). Son objectif principal est le rapprochement des deux rives de la Méditerranée et la constitution de réseaux euro-méditerranéens favorisant la mise en oeuvre de programmes de coopération dans divers domaines. Elle est financée par les 35 Etats membres du partenariat.

12 avril 2005 : la Commission européenne dresse un bilan assorti de propositions, en vue du 10e anniversaire du partenariat : c’est « Un programme de travail pour relever les défis des cinq prochaines années ».

30-31 mai 2005 : 7e conférence euro-méditerranéenne des ministres des Affaires étrangères réunie au Luxembourg : bilan des progrès au niveau institutionnel du partenariat.

1er septembre 2005 : entrée en vigueur de l'accord d'association entre l'Union européenne et l'Algérie signé en avril 2002, qui se traduit par une première vague de démantèlement de droits de douane sur près de 2 000 produits.

27-29 novembre 2005 : Sommet extraordinaire des chefs d'Etat et de gouvernement à Barcelone pour le dixième anniversaire du partenariat euro-méditerranéen. Beaucoup de dirigeants arabes répondant absents, le sommet se termine sans déclaration finale.

19 janvier 2006 : Résolution du Parlement européen sur la politique européenne de voisinage.

24 mars 2006 : 5e Conférence euro-méditerranéenne des ministres du Commerce, à Marrakech (Maroc) rassemblant les 25 Etats membres de l'Union européenne, la Bulgarie et la Roumanie, ainsi que les 10 pays méditerranéens partenaires : on amorce les négociations sur la libéralisation des services et des investissements, dans le cadre de l'établissement d'une zone de libre échange Euromed d'ici 2010.

13-15 septembre 2006 : la 1ère Conférence de « l'Atelier culturel Europe-Méditerranée-Golfe » se réunit à Paris. Elle est le début du lancement d'échanges et de réflexions qui se poursuivront à Séville en février 2007, puis à Alexandrie au printemps 2007 sur la diversité culturelle et le dialogue interculturel dans la région Europe-Méditerranée.

24 octobre 2006 : décision du Conseil arrêtant les dispositions générales instituant un Instrument européen de voisinage et de partenariat (IEVP). Crédité d'un montant de 11,181 milliards d'euros pour la période 2007 à 2013, il remplace TACIS (aide aux pays de la Communauté des Etats indépendants, CEI) et MEDA (partenariat euro-méditerranéen).

27-28 novembre 2006 : 8e réunion ministérielle d'Euromed à Tampere (Finlande) : déclaration commune des 25 Etats membres de l’Union européenne et de leurs 10 partenaires méditerranéens portant leur engagement sur la Feuille de route pour le Proche-Orient qui prévoit la création d'un Etat palestinien indépendant.

17 janvier 2007 : adoption du plan d'action UE-Liban dans le cadre de la politique européenne de voisinage.

6 mars 2007
: adoption du plan d'action UE-Egypte dans le cadre de la politique européenne de voisinage.

14-15 mars 2008 : lors du Conseil européen de Bruxelles, les 27 chefs d'Etat et de gouvernement donnent leur accord de principe au projet d’Union pour la Méditerranée. « Le processus de Barcelone : une union pour la Méditerranée » fait l'objet d'un compromis franco-allemand et l’Union pour la Méditerranée est ouverte aux 27 pays de l'Union européenne et à tous les pays riverains de la Méditerranée. Une présidence conjointe, assurée par un pays du sud et un pays du nord de la Méditerranée, sera assistée d’un secrétariat chargé d’organiser tous les deux ans un sommet. Le premier sommet aura lieu, comme nous le savons, le 13 juillet 2008 à Paris. La Commission européenne conserve la gestion du budget communautaire qui sera alloué pour la période 2008-2010 aux pays du Sud.

mardi 3 juin 2008

1er Forum Euro-méditerranéen de Tanger‏

Les forums se suivent et ne se ressembleraient pas ou, à tout le moins, à quelques exceptions près : le "coup d'envoi" de l'Union méditerranéenne, en juillet prochain à Paris, semble réveiller tout le pourtour méditerranéen, voire l'Europe ...
Du 5 au 8 juin, décideurs et spécialistes du développement économique, gens de la presse, écrivains et personnalités de pays de la Méditerranée sont invités à se rencontrer à Tanger (Maroc) pour discuter des secteurs économiques, technologiques et culturels autour de l’Union méditerranéenne.
(Pour renseignements :
http://www.union-mediterraneenne-tanger.com/)

Crans Montana : 19e Forum sur la Méditerranée

Ce rendez-vous est un forum annuel de Crans Montana. Il se tiendra du 26 au 29 juin 2008, à Monaco. En fait, il réunit plusieurs forums portant respectivement sur :

- « La Méditerranée, le transport maritime, les infrastructures et la coopération régionale ». Il réunira représentants de Gouvernements, organismes internationaux et régionaux, spécialistes et entreprises travaillant dans le transport maritime et la gestion des ports.
- « La Méditerranée et les Fonds souverains », avec la participation des décideurs de l’investissement internationale.
- « Le nouveau rôle de la Méditerranée » : comment la nouvelle Europe entend ses relations avec l’Afrique et le Moyen-Orient par le biais d’une zone géographique relationnelle : la Méditerranée. L’un des aspects les plus marquants sera le rôle des Etats du Golfe dans l’investissement et le développement économique des pays sud-méditerranéens notamment.
- Le « 3e forum annuel sur le Dialogue des civilisations » avec des questions non moins cruciales comme : « Les menaces sur la diversité culturelle », « L’occidentalisation d’un monde confronté au rejet de l’Occident » ou « Les outils d’une nouvelle Renaissance en Méditerranée ».
Pour rappel, le Forum de Crans Montana est une organisation internationale fondée en 1986. Son objectif principal est la promotion de la coopération internationale dans le cadre du « dialogue mondial ». Depuis 2007, il existe un Crans Montana Forum – Moyen-Orient arabe.
Le Forum Crans Montana réunit, tous les ans, dans la minuscule ville suisse, des chefs d'État ou de gouvernement, des ministres, des industriels, des diplomates et des universitaires.
En 2006, aux termes d’un accord mutuel, l’ONUDI et Crans Montana se sont engagés à organiser des manifestations informelles réunissant hommes d'affaires de Monaco, de Marseille et de la Méditerranée, avec un soutien logistique et technique de l'ONUDI pour le choix de des investissements étrangers.

Un seul hic dans cette rencontre qui a fait ses preuves : la participation a son coût, soit 9 000 francs suisses par personne …

(Source : http://www.cmf.ch/ ; http://www.jeuneafrique.com )

dimanche 1 juin 2008

Dossier : les accords d’association euro-méditerranéens, où en sont-ils ?

Voici le dernier volet de notre dossier ouvert sur les accords d'associations euro-méditerranéens (voir nos précédents articles parus les 14 février et 18 avril 2008)

III- Etat des lieux

Tous les accords d’association qui avaient été négociés dès 1994, peu de temps avant le Processus de Barcelone, ont été achevés et les acteurs de ces accords semblent accordés sur un point au moins : c’est qu’ils sont une innovation dans les relations de l’Union européenne avec les pays sud-méditerranéens. Les points insuffisamment avancés dans la pratique, à propos de la sécurité dans la région et exigés par l’Union européenne, ce sont les principes démocratiques et le respect des droits de l’Homme : pour l’Union, sa conviction est qu’il ne saurait y avoir de développement économique durable sans bonne gouvernance.
Un autre volet de ces accords, est l’établissement d’une zone de libre-échange. Il semble que les discussions, les diverses rencontres au sommet de ministres, d’experts visent à établir cette zone de libre-échange, point central et nécessaire pour la compétitivité. Bien entendu, une période de transition est nécessaire pour y arriver, afin que les marchés sud-méditerranéens soient totalement ouverts aux exportations communautaires.
Cette période de transition a été, en principe, fixée à douze ans. Sauf si l’Organisation mondiale du commerce (1) n’apporte pas son bémol en trouvant la transition un peu trop longue.

Au bout du compte, il est certain que tous ces points soulèvent une interrogation : qu’ont donc à gagner les pays sud-méditerranéens, si cette « solidarité communautaire » impose des restrictions en faveur des économies de l'Union européenne et que les économies des pays sud-méditerranéens risquent de se trouver - ce qui ne changera pas grand chose à leur situation antérieure - dans une position « d’économie d’importation », ou alors avec un volet d’exportations vers l’Europe qui se limiterait à un mouchoir de poche ?
Certes, les accords prévoient un cadre de modulation du libre échange pour certains secteurs, comme les produits agricoles transformés des pays sud-méditerranéens et importés vers la Communauté. Compte tenu des régimes de protection douanière de ces produits, des dispositions particulières ont été arrêtées aussi par les accords d’association. Dans ce sens, les produits agricoles et de la pêche les accords n'envisagent pas une libéralisation totale de leurs échanges. Les partenaires se sont uniquement engagés, lors des négociations, à mettre en oeuvre une plus grande libéralisation progressive des échanges

Plus encore et de façon générale, des mesures de sauvegarde tirées des directives du GATT ont été prévues pour réguler, mieux pour prévenir l’augmentation des quantités des importations dans les pays de la Communauté et perturber les productions européennes.
Par ailleurs, il faut noter que l’établissement du libre échange entre l’Union européenne et un partenaire méditerranéen ne signifiait pas l’abolition des droits de douanes sur les importations en provenance de l’Union européenne. Des listes de produits et des calendriers de démantèlement tarifaire pour chaque liste ont été fixées, en vue du démantèlement tarifaire progressif des droits de douanes sur les produits en provenance de l’Union.

Au regard de tout cela, on demeure quelque peu dubitatif et l’on est en droit de se poser des questions sur ces accords d’association qui établissent, certes, des règles de coopération et de solidarité mais qui n’en demeurent pas moins « brutales » même si, pour assurer la transition, on pose une période s’étalant sur douze ans et qui, plus est, pourrait poser problèmes en raison des politiques économiques très diverses de certains pays peu au fait du libre échange.

Les accords sont conclus pour une durée illimitée mais ils peuvent être dénoncés par chacune des parties. Toutefois, ils ne semblent pas être compromis car a
ujourd'hui, la question d’une Union méditerranéenne et celle de la Politique européenne de voisinage (PEV) – revenue plus que jamais sur le tapis – paraissent consolider les « héritiers » du Protocole de Barcelone qui, lui, semble être relégué au second plan bien qu'en 2005, lors de la session plénière inaugurale, au Caire, de l’Assemblée parlementaire euro-méditerranéenne, le ministre luxembourgeois délégué aux Affaires étrangères et à l'Immigration devait dire : « Avec le lancement de la politique de voisinage, l’Union européenne a décidé d’accorder une attention particulière et prioritaire à ses voisins les plus proches, avec lesquels elle a déjà mis en place un cadre contractuel nécessaire. Cette politique ne remplace pas le processus de Barcelone qui reste un atout politique et économique majeur. Elle apportera une valeur ajoutée à nos relations, et suscitera de nouvelles opportunités. La politique de voisinage transpose nos priorités communes en un agenda concret de politiques ayant des objectifs spécifiques et mesurables. Elle vise à renforcer le Processus de Barcelone grâce à des plans d’actions négociés dans le cadre institutionnel établi par les accords d’association euro-méditerranéens

(1) L’Algérie n’est pas membre de l’OMC.